Le terrassement est une étape obligatoire pour construire une maison, installer une piscine ou aménager votre jardin. Quels sont les facteurs qui influencent son prix ? Quel budget prévoir ? Voici les éléments à connaître pour estimer et optimiser vos dépenses.
Qu’est-ce que le terrassement ?
Le terrassement regroupe l’ensemble des opérations visant à préparer un terrain pour la construction ou l’aménagement extérieur. Cela inclut les fouilles, le creusement de tranchées ainsi que la gestion et le transport des déchets après démolition ou retrait de terre.
Le terrassier modèle le sol en déplaçant des quantités importantes de terre ou de roche. Son intervention, avant le gros œuvre, a pour objectif de prévenir les risques de glissement, d’affaissement ou d’effondrement du terrain afin d’assurer la stabilité des futures constructions. Le terrassement est aussi souvent nécessaire après la démolition de structures comme des maisons ou des garages.
Les facteurs qui influencent le prix du terrassement
Le coût du terrassement dépend de plusieurs facteurs, dont la nature des travaux, le type de sol, ou encore la localisation géographique.
La nature du sol
Le type de sol influence directement la faisabilité, la sécurité et la stabilité d’un projet de construction. Chaque sol a ses avantages et inconvénients, ce qui impacte :
- Les méthodes de construction (en particulier les fondations),
- Les mesures de sécurité sur le chantier,
- Le temps de réalisation des travaux,
- Les engins de terrassement nécessaires (compacteur, pelle mécanique, ect.),
- Et donc le coût de revient dans son ensemble
Depuis le 1er janvier 2020, la loi ELAN impose une étude de sol avant la vente de terrains constructibles dans les zones à risque de mouvements de terrain, notamment les sols argileux. Cette étude permet d’identifier les risques potentiels et les techniques adaptées, pour prévenir les problèmes à court et long terme.
Les différents types de sol en France
En France, on est généralement confronté à 5 types de sol :
- Sols argileux : difficiles à travailler en période de pluie, ils nécessitent des équipements spécifiques et des solutions de drainage pour évacuer l’eau. Durant l’été, l’argile devient dur et laisse apparaître des crevasses.
- Sols sablonneux : ils sont faciles à manipuler et moins coûteux, mais posent des problèmes de stabilité. Très drainants, ils nécessitent des précautions pour éviter les éboulements en tranchée.
- Sols rocheux : ce sont les plus coûteux en raison de la nécessité de matériel lourd et de dynamitage.
- Sols humifères : ils sont riches en matières organiques et se travaillent facilement. Spongieux et non collants, ils sont réutilisés en habillage de talus ou massifs grâce à leur fertilité.
- Sols limoneux : faciles à travailler et doux au toucher, ils se compactent rapidement lorsqu’on les piétine. Ils deviennent poussiéreux en période de sécheresse.
La nature des travaux de terrassement
Les travaux de terrassement peuvent inclure différentes prestations. Voici les principales :
- Préparation du terrain : borner et piqueter pour délimiter la propriété et identifier les zones pour les canalisations.
- Décapage : retirer la couche supérieure du sol (20 à 30 cm).
- Nivellement : mettre le terrain à niveau.
- Extraction : enlever la terre avec des engins de chantier.
- Évacuation des eaux : installer un système de drainage pour éviter les infiltrations et stagnations d’eau (parfois une simple pente suffit).
- Décaissement : retirer la terre végétale, qui est par exemple réutilisable pour des plantations.
- Excavation (fouilles et tranchées) : creuser pour créer des fondations ou des sous-sols et atteindre un sol stable.
- Viabilisation : amener les services publics (eau, gaz, électricité) et installer la fosse septique.
- Pose d’un film géotextile : empêcher la repousse des mauvaises herbes tout en permettant l’évacuation des eaux pluviales.
- Remblaiement : combler les trous pour stabiliser le sol et soutenir les structures.
- Enlèvement des déchets : évacuer les déblais excédentaires vers une zone de dépôt.
Chaque travail implique un coût spécifique. Le décapage est par exemple moins onéreux que l’excavation. Le tarif est également proportionnel à la taille du projet.
Le secteur géographique et l’accessibilité du terrain
La localisation du chantier est importante car la moyenne des tarifs des terrassiers varie selon la région. Les prix sont notamment plus élevés en région parisienne qu’en zone rurale. L’accessibilité et l’état du terrain peuvent ajouter des complications et augmenter le coût total.
Quel est le prix moyen d’un terrassement au m² ?
En général, le prix moyen d’un terrassement se situe entre 30 et 70 euros par m² pour une fouille classique.
Pour la réalisation de fouilles, un terrassier classifie généralement les prix selon le type de terrain : classe A (ordinaire), classe B (argileux), classe C (compact), classe D (roches moyennement dures), classe E (roches dures exploitables au brise-roche), classe F (roches nécessitant l’emploi d’explosifs).
Il est important de demander plusieurs devis pour obtenir une estimation plus précise et des offres plus avantageuses. Les prix peuvent considérablement fluctuer d’une entreprise à une autre pour une même surface. Vous pouvez également directement contacter une entreprise de votre choix parmi notre liste d’entrepreneurs en terrassement de confiance.
L’évacuation des terres : quel budget prévoir ?
Les coûts d’évacuation varient en fonction du type de déchets (en général terre brute ou gravats), de leur quantité (tenez compte du foisonnement lors du calcul) et de la distance à parcourir pour les déposer.
Selon le type de déchets à enlever, le prix moyen est le suivant :
- L’évacuation de 1 m³ de terre brute coûte en moyenne entre 7 et 10 euros.
- L’évacuation de 1 m³ de terre de remblai est compris dans une fourchette de 15 à 20 euros.
Pour une distance inférieure à 5 km, le coût reste modéré, mais au-delà de 5 km, le prix peut rapidement augmenter. Certains sites imposent des frais de décharge, ce qui peut encore accroître le tarif total.
Vous souhaitez faire des économies ? Cherchez des solutions locales, contactez les agriculteurs ou les chantiers avoisinants. Ils peuvent parfois accepter gratuitement la terre ou les gravats pour leurs propres besoins.
Le remblaiement est-il une solution moins coûteuse ?
Le remblaiement consiste à ajouter de la terre ou des matériaux pour niveler le sol. Vérifiez auprès de la mairie ce que le plan local d’urbanisme (PLU) l’autorise, car certaines restrictions peuvent s’appliquer, comme les plans de prévention du risque inondation.
Le remblai est composé de plusieurs couches successives : grosses pierres pour la stabilité, concassé pour renforcer la structure, et gravillons ou sable pour une surface plane. Le coût du remblai de terre varie entre 15 et 25 euros du m³. Celui de remblai de sable est compris entre 30 et 50 euros du m³.
Le remblaiement peut constituer une solution viable et économique si les matériaux sont disponibles sur place et que les réglementations locales sont respectées. Il est en revanche difficile de le réaliser soi-même, car il nécessite la location et le pilotage d’une pelle mécanique et d’au moins un autre engin de chantier. Faire appel à un professionnel permet en outre de garantir la qualité et la sécurité des travaux.