Passoire thermique : comment la reconnaître ?

Energies renouvelables Isolation Murs et plafonds
the_title()

« Passoire thermique, perte énergétique, humidité, surconsommation« , ces termes sont la hantise de beaucoup d’entre-vous lorsque ces derniers sont associés à votre maison. Aujourd’hui, nous vous emmenons avec nous à la découverte des habitations qualifiées de « passoire thermique » et des astuces qui vous permettront de les reconnaitre

Qu’est-ce qu’une passoire thermique ? 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il nous semble important de partir sur des bases communes. Lorsque nous utilisons le terme de passoire thermique pour désigner un logement, cela signifie que ce dernier est énergivore. Votre consommation énergétique grimpe donc en flèche à cause de certains éléments comme une mauvaise isolation ou encore un système de chauffage défectueux

Comment reconnaitre une passoire thermique ? Au travers de notre article nous vous dévoilons les critères clés pour identifier si votre logement est une passoire thermique.

Quels sont les signes qui désignent une passoire thermique ?

Nous sommes conscients qu’il n’est pas toujours facile de déceler un logement dit « passoire thermique ». C’est pourquoi nous avons dressé une liste de critères propres à ce type de logement 

L’année de construction du logement 

En fonction de l’année de construction, les méthodes de construction, les matériaux utilisés et les performances énergétiques diffèrent. Par exemple, les constructions avant 1975 ne devaient pas répondre à des normes d’isolation strictes comme maintenant. Plus concrètement, le simple vitrage était souvent placé ce qui impacte directement les performances énergétiques de la maison. 

Le taux d’humidité 

Le taux d’humidité d’une habitation doit osciller entre 40 et 60%. Si le taux est trop bas ou trop élevé, cela provoque des dégâts sur votre habitation : 

  • Si le taux d’humidité est trop bas : vos boiseries se fendent, la poussière augmente…
  • Si le taux d’humidité est trop élevé : de la moisissure apparait sur les sols & les murs, les papiers peints / peintures / plafonnage se détachent, tâches d’humidité sur les murs

Que ce soit pour un taux d’humidité trop bas ou trop élevé, cela se répercute aussi sur votre santé. Par exemple, une habitation avec un taux d’humidité trop bas peut provoquer une inflammation des voies respiratoires, une fragilisation de votre peau, des maux de tête… Une habitation avec un taux d’humidité trop élevé provoque des pathologies respiratoires comme une bronchite, des problèmes de rétention d’eau, troubles du sommeil… Découvrez dans notre article quelles sont les causes de l’humidité dans une habitation.

La variation de température au sein de votre logement 

Ressentir des courants d’air et des variations de température au sein de votre logement est le signe d’une déperdition thermique. Une mauvaise isolation est souvent responsable de ces déperditions thermiques.

Les factures énergétiques élevées

Le montant de vos factures est un indice clair des performances énergétiques de votre logement. 

Par exemple, si en hiver, vous mettez votre chauffage au maximum et que la température dans votre logement est basse, votre facture d’énergie sera élevée et vous avez de fortes chances d’avoir des déperditions thermiques. 

Pour vous donner un exemple, la consommation électrique moyenne annuelle d’une habitation de 2 personnes est de 3 000 kWh et donc 250 kWh par mois. Si vous remarquez que votre consommation électrique mensuelle atteint un chiffre nettement plus élevé, cela signifie que vous surconsommez et qu’il est intéressant de découvrir pourquoi. 

Le PEB de votre logement

  • Le PEB est l’évaluation des performances énergétiques de votre logement avec une classification de A+ à G. C’est d’ailleurs sur cette classification que les acheteurs et les locataires se basent pour acheter ou louer un bien immobilier. 

Le calcul du PEB repose sur une analyse minutieuse de votre logement. La superficie du bien, le type d’isolation utilisée, le type de vitrage, la présence de panneaux solaires sont certains des critères qui permettent de déterminer le PEB. 

Dans le cas d’une passoire thermique, le PEB est faible. Il varie entre le classement F, G. 
Retenez que : 

  • A partir du 1er janvier 2025 : les propriétaires ne pourront plus mettre en location leur passoire thermique pour la première fois et se verront obligés de réaliser des travaux pour améliorer le PEB
  • A partir du 1er juillet 2026 : les nouveaux propriétaires de biens au PEB E, F, ou G devront atteindre le PEB D dans les 5 ans du changement de propriété

Comment rénover une passoire thermique ?

Pour rénover une passoire thermique, certains travaux doivent être réalisés. Nous allons passer en revue les rénovations prioritaires à apporter au logement. 

Nous attirons votre attention sur un point : la priorité des travaux à réaliser pour une passoire thermique est différente selon le logement en question. Les différentes étapes du processus de rénovation d’une passoire thermique vous permettent de gagner du temps et de l’argent. Nous avons dressé cette liste d’étapes pour vous : 

Comment reconnaitre une passoire thermique ? Au travers de notre article nous vous dévoilons les critères clés pour identifier si votre logement est une passoire thermique.

Définir l’ordre des travaux à entreprendre 

Réalisé par un expert du domaine, l’audit énergétique vous indique les travaux prioritaires à entreprendre.

Par rappel, l’audit énergétique est un bilan qui consiste à analyser les différents points à améliorer de votre logement. Cet audit est indispensable pour réclamer la Prime Habitation proposée par la Région wallonne. Nous reviendrons ultérieurement sur la notion financière et des primes disponibles pour la rénovation d’une passoire thermique. 

L’amélioration de l’isolation 

Les travaux de rénovation commencent souvent par l’isolation du bâtiment. Nous avons dressé une liste des pertes de chaleur les plus souvent rencontrées et classées par ordre d’importance : 

  • 30% de déperditions thermiques par la toiture
  • 20% de déperditions thermiques par la ventilation 
  • Entre 10% et 20% de déperditions thermiques par les murs 
  • Entre 10 et 15% de déperditions thermiques par les fenêtres 

La toiture est bien souvent la source principale (30%) des déperditions thermiques. Plusieurs causes peuvent être responsables de cette perte de chaleur comme le manque d’isolation, des défauts des sous-pentes ou encore des fuites d’air entre les tuiles. Au vu de sa grande surface de contact entre l’intérieur et l’extérieur, sa forte exposition aux caprices météorologique par l’évacuation naturelle de la chaleur par le haut, l’isolation de la toiture s’impose comme une priorité. 

Une autre source importante des déperditions thermiques est la ventilation (20%). En effet, il n’est pas rare de voir des fuites d’air au niveau de la cheminée, de la hotte ou même par votre système de ventilation. Bien qu’il soit important de ventiler votre maison, il ne faut pas que cela crée des pertes de chaleur. C’est pourquoi l’installation d’un système VMC est l’alternative idéal pour assurer la gestion du renouvèlement de l’air au mieux. 

Les murs peuvent aussi être responsables d’une perte de chaleur (environ 10 à 20%). Bien souvent, les anciens logements (avant 1975), ont une isolation très fine intérieur au niveau des murs. Cela laisse passer l’air extérieur et refroidir votre habitation. Pour y remédier, il faut isoler soit par injection, par isolation intérieur ou extérieur. Le choix de la méthode s’établira en fonction de votre habitation et de votre budget. 

La dernière source de déperdition thermique est les fenêtres et les châssis (10 à 15%). Les causes de ces déperditions thermiques peuvent provenir des joints en mauvais état, du type de vitrage (souvent du simple dans les anciens logements) ou encore la matière de vos châssis. Certaines matières sont plus isolantes que d’autres comme par exemple le PVC qui démontre des qualités d’isolation supérieures face à l’aluminium. 

Des ponts thermiques peuvent également être une source de déperditions thermiques. Pour rappel, les ponts thermiques sont les rupteurs d’isolants généralement présents entre deux parois. 

Pour vous donner un exemple concret : pour améliorer l’isolation de votre logement,  vous pouvez troquer les simples vitrages au double voire triple vitrage, injecter de l’isolant dans les murs et isoler convenablement votre toiture puisqu’elle représente la plus grande source de perte énergétique. 

Les travaux de rénovation complémentaires 

D’autres travaux de rénovation pour améliorer les performances énergétiques de votre passoire thermique peuvent entrepris comme :

  • Le changement du système de chauffage : 

Votre système de chauffage comme votre poêle à bois, votre chaudière à mazout, à gaz ou encore votre chauffage électrique est peut-être obsolète et provoque une surconsommation.

  • L’installation de système de ventilation type VMC simple ou double flux 

Un système de ventilation mécanique contrôlé permet de ventiler votre maison et ainsi écarter tout problème d’humidité. 

  • L’installation de panneaux photovoltaïques

La rénovation des passoires thermiques s’inscrit en réalité dans un projet de plus grande envergure. Nous le savons tous, la pollution de la planète est un sujet omniprésent et de multiples solutions sont mises en place pour inverser cette tendance. En installant des panneaux photovoltaïques, vous êtes en mesure de produire votre propre électricité qui viendra alimenter votre système de chauffage ou de ventilation par exemple. Conséquence positive de cette installation photovoltaïque, vos factures d’électricité mensuelles seront revues à la baisse puisque vous utiliserez votre propre électricité. 

Les primes disponibles pour la rénovation des passoires thermiques 

Nous l’avons énoncé précédemment, il est possible de percevoir des aides financières de la part des Régions mais également des communes. Pour les percevoir, vous devez déposer une demande précise pour le/les rénovation(s) à réaliser.

En Belgique, les Régions fonctionnent avec des réglementations similaires mais en comportant certaines différences. Tel est le cas au niveau des primes. 

Les primes en Wallonie 

La Wallonie a mis en place des Primes Habitation depuis le 1er juillet 2023 afin de vous aider pour la rénovation d’une passoire thermique. Pour bénéficier de cette prime, vous devez faire une seule demande en regroupant les différents travaux à réaliser. 

Nous avons dressé un tableau avec différentes aides financières accordées par la Région wallonne. Cependant, vous devez répondre positivement à certaines conditions pour pouvoir en bénéficier : 

  • La date de la facture de l’audit logement doit est postérieur au 1er juillet 2023
  • Pour la prime « Travaux », toutes les factures de solde des travaux doivent dater de maximum 2 ans avant la demande de la prime.

Les primes à Bruxelles

Depuis le 1er janvier 2022, la Région de Bruxelles-Capital a mis en place les primes Rénolution. C’est le nouveau dispositif d’aides financières qui englobe les primes énergie et les primes à la rénovation de l’habitat et à l’embellissement des façades. 

En fonction de l’aide financière demandée, les conditions d’octroi changent. Il est donc important de se renseigner directement sur le site Rénolution afin de savoir si vous êtes éligibles. Néanmoins, nous avons dressé un tableau des primes qui peuvent vous intéresser : 

Les primes en Flandre 

Depuis le 1er octobre 2022, la Région flamande a mis en place des aides financières pour rénover ses logements pour les particuliers et les entreprises. 

La Région flamande a mis en place un système de demande de primes. Donner des chiffres exacts est compliqué sans passer par la demande réelle de prime auprès de Mijn Verbouw Premie. 

Mijn Verbouw Premie vous aide au niveau de différents travaux : 

  • Toiture : isolation et rénovation
  • Murs extérieurs : isolation et rénovation
  • Sols : isolation et rénovation
  • Fenêtres et portes : verre et menuiserie extérieure
  • Rénovation intérieure : murs intérieurs, plafonds et escaliers
  • Production d’énergie renouvelable : chauffe-eau solaire, pompe à chaleur, chaudière à pompe à chaleur
  • Electricité et plomberie

Les passoires thermiques : ce qu’il faut retenir

Grâce à différents indices comme la surconsommation, la variation de température, la date de construction et la certification PEB du logement, vous pouvez reconnaitre les passoires thermiques

Si vous possédez une passoire thermique, différents travaux peuvent être entrepris afin d’améliorer les performances énergétiques du logement/bâtiment en question. 

Retenez également que d’ici 2033, l’objectif européen est d’améliorer les performances énergétiques des bâtiments afin qu’ils atteignent la classe énergétique E. Pour y parvenir, les 3 Régions proposent de plus en plus d’aides financières mais instaurent aussi de plus en plus de contraintes pour la location et la vente de ces logements dit « passoire thermique ». 

Comment reconnaitre une passoire thermique ? Au travers de notre article nous vous dévoilons les critères clés pour identifier si votre logement est une passoire thermique.